Wagenburg Lohmühle
Le Wagenburg Lohmühle de la Lohmühlenstrasse à Berlin.
On est désormais loin des récits de l’ouvrage de Ralf Marsault, “Résistance à l’effacement”, sur les Wagenburg berlinois des années 90.
L’emplacement plus discret du Wagenburg de Lohmühle, les négociations avec la mairie pour la survie et l’acceptation du lieu et les obligations que cela entraine, le développement d’une autre culture propre à chaque microsociété… Et finalement le temps qui passe, ici comme ailleurs, qui fait que, comme dans le reste de la ville, on se trouve désormais dans un espace bien apaisé.
Il y a toujours les AG hebdomadaires, mais on y discute désormais d’organisation matérielle collective vue comme une contrainte et plus tellement d’expérimentation politique collective vue comme une possibilité d’épanouissement personnelle.
La gentrification opère aussi chez les alternatifs.
L’esthétique du lieu abandonne le chaos pour rejoint progressivement celui de certains magazines sur l’art de vie à la campagne…
Heureusement l’originalité et la relative marginalité du lieu permettent qu’une certaine énergie créatrice perdure par les fêtes, les concerts, les expositions, les constructions. Partant de plus loin, le chemin à parcourir avant l’embourgeoisement final laisse encore un peu de temps.
Si l’aventure n’est plus politique, elle demeure artistique.
D’une quête collective dans l’espoir d’un monde meilleur on est passé à une quête personnelle dans la résistance à l’ennui.
On arrive après la bataille.
On a la sensation d’être dans un endroit agréable où certains habitants vous reçoivent toujours avec cette mauvaise humeur qui fait office de radicalité et sert de protection contre les curieux afin de défendre son espace de vie.
Il y a encore le léger souffle grâce aux récits de certains habitants, et malgré tout, le Wagenburg demeure un endroit qui attire tout un tas d’excentriques, d’artistes, de philosophes, d’originaux, de marginaux qui ne pourraient vivre ailleurs…
…pour des soirées où l’on a le sentiment de vivre, une dernière fois, au-delà de l’ordinaire.
peweck 31 mars 2017 (11 h 49 min)
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