Traces & contrastes
Ce que j’aime Berlin ce sont ses traces et ses contrastes.
Il y a toujours ce jeux des correspondances. Le monument de martyrs du nazisme sanctifie les héros communistes et se trouve au milieu d’une friche anciennement alternative où désormais se niche un hôtel de luxe.
Le monument Marx-Engles laisse voir la grande roue d’un parc de loisir temporaire, le temps des fêtes de fin d’année.
La cours du musée d’art contemporain a été aménagée en jardin, par un bureau de paysagistes français, et plantés, par un artiste polonais, de bouleaux venant d’Auschwitz-Birkenau.
Cette ville si moche à la fin des années 80 mais qui donnait le sentiment de pouvoir se réinventer. L’effroyable passé encore proche nous obligeait à vivre intensément. Le temps à passé, ici, comme ailleurs, le complotisme, les antivax et les fascistes grignotent le terrain. Ici aussi, la vieille Europe réveille ses cauchemars et la tragédie pointe le bout de son nez.
Ma propre histoire avec cette ville s’estompe aussi. Je connais presque toute la ville et je m’y perds encore. À chaque fois, je doute y avoir ma place. Et pourtant, tant que j’y ai des amis, elle restera intéressante. Il ne faut pas qu’elle rejoigne le panthéon kitch de mes souvenirs personnels.
Comme Chamisso, il faut partir loin et revenir encore.