Félix Guattari
J’avais un peu plus de 20 ans, je n’avais évidemment rien lu de Félix Guattari, mais je savais que c’était un grand bonhomme.
En politique, il avait la particularité d’avoir la double adhésion entre les Verts et Génération Écologie, chacun attendait que l’autre l’exclût et le courant Fil-Vert chez les Verts, écrivait ses motions avec lui.
J’étais donc chez lui pour la relecture de la prochaine motion. Nous nous sommes peu parlé, j’ai fait ces photos avec la crainte de la déranger, mais plusieurs fois son regard est venu me signifier que je pouvais continuer.
J’ai essayé de lire plusieurs de ses livres sans les terminer (à part « La révolution moléculaire » qui est un recueil d’articles). Si son écriture ne m’est pas très facile, en revanche les textes politiques sont d’une grande clarté. Il en publiait régulièrement dans Libération que je photocopiais et diffusais autour de moi.
Nous nous sommes revues plusieurs fois : lors d’une fête de soutien au jardin des Récollets dans le XXe arrondissement, d’une AG des Verts de Paris…
Après le travail d’écriture, nous sommes passés au salon et sa femme est venue nous rejoindre pour prendre le thé avec nous.
Quand il est mort, Alain Cadillac m’a appelé de Libé pour que j’apporte quelques images, l’icono du journal était agacée qu’un jeune écolo puisse l’avoir photographié. Félix leur appartenait et ses choix politiques les énervaient. Qu’il veille continuer de penser avec le mouvement du moment leur était insupportable, eux ils avaient fait 68, après plus rien ne comptait…